Gareth Bate

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L'Express:
L'Hebdo Des Francophones Du Grand Toronto

"La passion de Gareth"

(French Language Review of Penance & Devotion Exhibition at Gallerie Glendon Gallery.)
Khadija Chatar, Oct. 2008
Curtesy of the L'Express
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L'Express: L'Hebdo Des Francophones Du Grand Toronto
"La passion de Gareth

(French Language Review of Penance & Devotion Exhibition at Gallerie Glendon Gallery.)
Khadija Chatar, Oct. 2008
Curtesy of the L'Express
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Mardi dernier, dans la Galerie Glendon de l’Université York, situé au 2275 avenue Bayview, un large groupe de personnes s’arrêtaient, dès l’entrée, pour regarder une vidéo des plus étranges. Un homme rampant de tout son corps, le long de la rue Queen, avec un champ placé sur le dos. Il s’agissait en réalité d’un vernissage qui présentait une exposition singulière, Pénitence et Dévotion. Une exposition composée de ladite vidéo mais aussi de peintures, le tout réalisé par un seul et même artiste, Gareth Bate. Celui qui fut choisi par la Galerie Glendon pour inaugurer sa nouvelle saison culturelle.

Dans la vidéo, ce qui est saisissant, c’est de voir la réaction de passants, certains indifférents, d’autres soucieux de voir cet homme tirer son corps de la rue Soho à l’avenue Spadina. Plusieurs ne parviennent guère à dissimuler leur amusement aussi. Quelques-uns brandissent leur cellulaire et le prennent en photo. Mais le geste de cet homme n’était pas tant d’amuser les piétons que de les interpeller sur une toute autre problématique. «Je me sentais dépassé par l’accumulation des problèmes environnementaux et aussi impuissant dans mon action. J’ai donc réalisé cette vidéo qui est une autopunition, ma façon de montrer ma culpabilité face à cette dévastation», explique l’artiste.

Le port d’un champ, accompagné d’un titre tel que Pénitence, rappellerait pour nombre d’entre vous le port de croix de Jésus. Bien que l’artiste n’eût pas pour intention d’imbiber son travail dans le religieux, son dessein n’en était pas moins de reprendre le message de souffrance de cet épisode biblique. «C’est davantage le symbolisme que j’ai voulu retranscrire, la souffrance, la culpabilité et surtout l’humiliation», décrit M. Bate.

Sur les hauts murs blancs de la galerie, de grandes et petites peintures de la série Lamentations y sont exposées. Les thèmes redondants de nature et de destruction y sont dépeints de manière sombre et pessimiste. Et pourtant si l’on y regarde de plus près, ces champs sont sillonnés à chaque fois d’un sentier tortueux mais bien présent. «Le foisonnement de l’herbe donne cette impression d’y être et le petit chemin que j’ai peint inconsciemment est un message d’espoir dans la peinture», poursuit-il.

Un détail encore qui retient l’attention est certainement les lieux où ces paysages ont été peints. Non pas imaginaires ou lointains, ils sont voisins pour nombre d’entre eux. Gareth a ainsi peint quelques pièces de la série Lamentations au Grenadier Pond situé à High Park.

Les autres peintures exposées représentent pour la plupart des champs de North Lake et Kings County de l’île du Prince Edward. Devant ces deux genres différents, peu restaient insensibles. Parmi, les personnes présentes au vernissage, Stéphanie et Noam, tous deux étudiants de Paul Ceurstemont. «Bien que je trouve la vidéo très intéressante et très créative, je pense que je préfère quelque chose que je peux interpréter comme la peinture. Je suis plus classique, peut-être. Mais je pense que la peinture est plus complexe à réaliser», partage Stéphanie. «La vidéo est bien trop abstraite pour moi. Je n’aurais rien saisi sans les explications de l’artiste. J’avoue aussi que je ne creuse pas très profond quand il s’agit d’art», dit pour sa part Noam.

À l’autre bout de la galerie, un autre groupe tenait un avis tout à fait différent. «J’ai vraiment aimé la vidéo. C’est un art vivant et c’est très original. Je n’avais jamais vu ce genre d’art avant et je trouve ça très intéressant. Dans la peinture, je trouve que le message est moins clair, chacun l’interprète à sa manière», soutient Marieta. «Je trouve que le message de culpabilité est plus manifeste. On peut le voir dans la douleur que dégage son visage et dans sa position rampante», joint Candida. Devant de telles réactions, on comprend mieux pourquoi plusieurs disent que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Pourtant, avouons qu’elles sont bien intéressantes les discussions de l’exposition Pénitence et Dévotion.

Pour celles et ceux que cela interesse, l’exposition se tiendra à la Galerie Glendon jusqu’au 1er novembre.